Évariste Vital Luminais est né à Nantes le 13 octobre 1821 et mort à Paris en 1896.
Élève de Léon Coignet (1794-1865) et de Contant Troyon (1810-1865), il débuta sa carrière au Salon de 1843 comme peintre de genre. Il se consacra d'abord, non sans calcul, à des sujets rustiques, de mièvres scènes enfantines et surtout à des sujets de la vie bretonne avant de se spécialiser dans les sujets historiques rares, empruntés notamment aux légendes de l'ancienne Bretagne, au haut Moyen-Âge ou à la chouannerie. Sa prédilection, surtout à partir de la fin des années 1860, pour la mise en scène d'épisodes, souvent imaginaires, inspiré de la vie gauloise fit de lui le «peintre des Gaules».
Durant la deuxième partie du XIXè siècle, la photographie se développe. Réaliste, moderne et pleine d'avenir celle-ci fait beaucoup de tort à la peinture, de nombreux ateliers que les amateurs de portrait ont déserté ferment. Puisque la peinture ne peut rivaliser en réalisme avec la photographie on imagine une autre façon de peindre. Pour imposer la peinture figurative qui finira par donner le grand n'importe quoi de l'art contemporain, il faut ringardiser la représentation du réel. Luminais n'échappe pas à la critique. Reconnu, honoré, décoré (il reçoit notamment la légion d'honneur en 1869) il essuie de vives critiques et moqueries de la part des partisans de la décadence artistique, dictateurs du "bon goût et de la bien pensance" qui hélas imposeront et imposent encore leur prétendu art en discréditant, voir en insultant leurs opposants.
Indépendamment de la beauté indéniable de ses œuvres, son art illustre les louables efforts de la part des peintres d'histoire de la deuxième partie du siècle. Il constitue, en outre, un passionnant témoignage de l'élargissement de la quête des origines des Français et du domaine du patriotisme aux époques les plus reculées, auquel on assiste sous le Second Empire et surtout sous la IIIè Répuplique. À cet égard, Luminais tira un certain profit des progrès de l'archéologie dans la représentation de l'armement, des tenues et des casques de ses Gaulois. Après la sanglante défaite de 1870, l'histoire de la Gaule fournit volontiers, comme dans ce tableau, exposé au Salon de 1875 et acquis par la Société des amis des arts de Bordeaux, l'occasion d'exalter les qualités, particulièrement la bravoure de nos ancêtres, vertus censées préfigurer celles des Français "modernes". Le recours aux thèmes gaulois dans un but d'exaltation patriotique présentait, en outre, dans un pays qui s'orientait péniblement vers l'adoption d'un modèle républicain, l'avantage de dispenser les peintres de traiter des sujets de l'histoire de France jugés compromettants parce que trop marqués par le christianismes ou rappelant les grandes heures de notre pays sous la monarchie.
Au-delà de la réflexion sur la geste nationale, les deux Celtes portant braies et nattes tressées illustrent aussi le thème de l'homme primitif, tels les indiens d'Amérique (American natives) en communion avec la nature - incarnée de manière paradigmatique par la forêt - qui passionne artistes et hommes de lettres durant le dernier tiers du siècle.
... À ce moment, on apercevait au loin des fumée d'incendie : cela ne permit plus de douter de l'approche des légions.
Les Gaulois, mis au courant par leurs éclaireurs, lèvent le siège et marchent au-devant de César avec toutes leurs forces. Elles étaient d’environ soixante mille hommes. Cicéron, grâce à ce même Vertico dont il a été question plus haut, trouve un Gaulois qui se charge de porter une lettre à César ; il lui recommande d’aller avec précaution et diligence. Dans sa lettre, il explique que l’ennemi l’a quitté et a tourné toutes ses forces contre César. Le message est remis vers minuit : César en fait part à son armée et l’exhorte au combat. Le lendemain, au point du jour, il lève le camp, et il avait parcouru environ quatre milles quand il aperçoit les masses ennemies de l’autre côté d’une vallée où coulait un cours d’eau. C’était s’exposer à de grands périls que d’engager le combat sur un terrain défavorable avec une telle infériorité numérique ; de plus, puisqu’il savait Cicéron délivré du siège, il pouvait sans inquiétude ralentir son action : il fit donc halte ; il établit un camp fortifié en choisissant la meilleure position possible et, bien que ce camp fût déjà par lui-même de petites dimensions, puisqu’il était pour une troupe de sept mille hommes à peine, et, qui plus est, dépourvue de bagages, néanmoins il le resserre tant qu’il peut, en diminuant la largeur des rues, afin d’inspirer à l’ennemi le plus parfait mépris. En même temps, il envoie de tous côtés des éclaireurs rechercher par quel chemin il pourra franchir la vallée le plus commodément...
- GUERRE DES GAULES - Livre V
Combat de Romains et de Gaulois - Musée des Beaux-Arts de Carcassonne
La bataille du Sabis voit presque la disparition du peuple des Nerviens, et d'importantes pertes côté romain. Selon César, seuls 500 combattants belges survivent, sur les 60 000 au départ, et il accepte la soumission du reste de la population belge, qu'il autorise à retourner sur leurs terres
César établit son camp sur une colline face à celui des Belges, séparés par la rivière Sabis. Il mène l'armée avec ses six légions vétérantes (les VII VIII, IX, X, XI et XII), les deux dernières levées protègent les bagages de l'armée qui suivent (les XIII et XIV). La cavalerie romaine, accompagnée par les frondeurs et les archers traversent la rivière et engagent le combat contre la cavalerie ennemie, qui recule. Pendant ce temps, César et ses six légions fortifient leur camp, et c'est alors que l'armée ennemie entière sort des bois et charge la cavalerie et l'infanterie légère romaine, qui sont mises en déroute. Dans leur élan, ils passent à leur tour la rivière pour attaquer les soldats en train de travailler sur le camp. Devant une telle situation, où l'ennemi tombe sur l'armée de César qui n'est pas prête, les lieutenants et les soldats réussissent à former quelques lignes avant le premier choc. Une grande partie des soldats n'est pas totalement équipée, faute de temps, et César et ses lieutenants parent au plus pressé, quelque peu dans le désordre, mais soutiennent le choc. Sur l'aile gauche de l'armée, les neuvième et dixième légions tombent sur les Atrebates à bout de souffle, et les repoussent promptement dans la rivière, perpétuant un massacre. Au centre, les huitième et onzième légions repoussent à leur tour l'ennemi, les Viromanduens, dans la rivière, laissant l'aile droite et le camp en position dangereuse. Le gros de l'armée, composé des Nerviens de Boduognatos, entoure les deux dernières des six légions de la première ligne et s'empare du camp romain, mettant en fuite les aides de camp, la cavalerie et l'infanterie légère déjà battues, ainsi que les troupes auxiliaires gauloises. César appelle alors les deux dernières légions, préposées aux bagages, et Titus Labienus, qui s'empare du camp ennemi avec les quatre légions victorieuses. Ce dernier en renvoie une, la dixième, sauver l'armée de César et prendre à revers l'armée ennemie. Celle-ci, entourée, ne lâche que peu de terrain et résiste jusqu'à la mort.
(Appien d'Alexandrie - Celtique- et Dion Cassius - Histoire Romaine Livre XXXIX)
Fuite d'un prisonnier gaulois - Huile sur toile. Musée des Beaux-Arts de Mulhouse.
Dans les tableaux de Luminais, les Gaulois sont forts, téméraires, affrontant leurs adversaires torse nu, protégés par leurs seuls casques et boucliers.
Les Gaulois prisonniers des Romains savent ce qui les attends : l'esclavage ou la mort. La fuite, quelque soit le danger est donc la seule issue
envisageable.
Gaulois en vue de Rome - huile sur toile Musée des Beaux-Arts de Nancy.
En -390, les Gaulois Sénons se présentent devant la ville étrusque de Clusium (aujourd'hui Chuisi), qui est dans la sphère d’influence romaine. Rome envoie une ambassade, chargée d’offrir sa médiation. Mais les ambassadeurs violent la neutralité en intervenant les armes à la main contre les Gaulois, qui demandent réparation à Rome. Devant son refus, les Gaulois marchent sur la ville. L’armée romaine se porte à leur rencontre et prend position, en avant de Véies, près du ruisseau de l'Allia. Il n’y a pas de combat. Effrayées par les cris des Gaulois et déconcertées par leur impétuosité, les troupes romaines se débandent et cherchent précipitamment un abri à Rome ou dans les villes voisines.
Les oies sacrées du Capitole auraient alors donné l'alerte, sauvant la ville d'une invasion menée par Brennus.
Dès lors, le reste des soldats présents à Rome se barricada dans le Capitole, laissant femmes, vieillards et enfants dans la ville à la merci des « barbares » qui les massacrèrent sous leurs yeux. Les barricadés virent également les Gaulois incendier leurs temples.
Pendant la nuit, les assaillants tentèrent d'escalader incognito les murs de la citadelle, mais les oies sacrées de Junon les en empêchèrent en criant à qui mieux mieux. Un civil honorable, ancien consul de la ville, avertit alors les soldats romains qui repoussèrent les envahisseurs en les faisant tomber des murailles.
Les Romains, affamés, demandèrent à Brennus de renvoyer ses troupes hors de la ville. Celui-ci accepta, mais leur demanda alors en échange une forte somme d'or.
La transaction eut donc lieu hors des murs de la cité : quelques poids furent posés sur une balance et, de l'autre côté, les Romains versèrent leur or, jusqu'à ce qu'ils découvrent qu'une épaisse plaque de plomb lestait l'un des plateaux de la machine. On cria à la supercherie et on demanda à Brennus de l'enlever immédiatement.
Celui-ci, hors de lui, jeta son épée sur les poids et hurla la phrase devenue désormais célèbre : « Vae Victis ! » (« Malheur aux vaincus ! »).