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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 01:20

Vercingétorx-Motte

   Vercingétorix se rendant à César (1886), musée Crosatier, Le Puy-en-Velay

 

  Paysagiste, illustrateur, architecte et critique d'art, Henry Paul Motte est aussi un peintre d'histoire particulièrement inspiré, élève de Jean-Léon Gérôme, qui fut l'un des grands maîtres en matière de reconstitution historique. Henri Paul Motte, à qui l'on doit également un César s'ennuie ou Le Passage du Rhône par Hannibal, fait partie de ceux que l'on appelle, les peintres pompiers. Avec son maître Gérôme, il s'inscrit contre tout modernisme en peinture et s'oppose aux impressionnistes. Son art de la mise en scène devance les futures grandes productions cinématographiques historiques.

 

  Peut-être inspiré par le récit de Plutarque, H. P. Motte donne à son tableau un air de photographie instantanée. Dans la deuxième partie du XIXè siècle, en effet, les peintres doivent faire face à une rude concurrence : la photographie. Les artistes portraitistes, très nombreux jusqu'ici, ferment boutiques les uns après les autres. Deux solutions se posent alors, peindre différemment (impressionnisme, pointillisme, etc...), ou réaliser des peintures à la fois formidable de réalisme et surtout à la mise en scène grandiose. C'est le cas avec cette œuvre, où, Vercingétorix fier, au cheval fougueux, vient se rendre à César que l'on devine au bout d'une longue allée. «Le chef suprême de la guerre, Vercingétorix, raconte Plutarque, prit ses plus belles armes, para son cheval et franchit ainsi les portes de la ville. Il vint caracoler en cercle autour de César qui était assis, puis, sautant à bas de sa monture, il jeta toutes ses armes et s'assit lui-même aux pieds de César...»

  En réalité, les choses ne se passèrent pas ainsi mais là n'est pas l'importance. En 1886, l'œuvre d'Henri Paul Motte remporte un vif succès. La France vient de perdre l'Alsace et la Loraine suite à la guerre de 1870, ce tableau remonte le moral du peuple français, vaincu mais toujours debout. César, c'est Bismarck; Vercingétorix, c'est Gambetta; la bataille d'Alésia, c'est Sedan ou le siège de Paris. Aujourd'hui c'est Rome (la Prusse) qui gagne, mais le peuple gaulois (français) sera toujours là quand Rome (la Prusse) s'effondrera.

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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 18:33

   Pierre Henry Revoil est né le 12 juin 1776 à Lyon. Issu d'une famille peu aisée, Antoine Révoil, et Marguerite Poncet, ses parents parvinrent tout de même à lui donner une éducation de qualité. C'est ainsi que le jeune Pierre commença ses études de dessin à l'école centrale de Lyon, dirigée alors par Nonnotte et par Grognard (1752-1840).

  En 1793, Révoil avait seize ans et demi lorsque la misère où était tombée sa famille (comme tant de familles françaises en cette glorieuse période) obligea son père à le placer chez un fabricant de papiers peints de Lyon, qui l’employa à faire des emblèmes patriotiques (c'est à dire favorable à la République donc anti-royaliste et anti-cléricale) en faveur à cette époque, et notamment de nombreuses images de la liberté. Ensuite, il parvint à entrer dans l’atelier de David et il y poursuivit son éducation à partir de 1795.

  Son tableau de Bonaparte relevant la ville de Lyon de ses ruines attira sur lui l’attention du gouvernement impérial. Il fut nommé professeur au palais Saint-Pierre, en 1807, puis plus tard directeur de l’École impériale et spéciale de dessin de Lyon.

  À la chute de l'Empire, Révoil se rallia au régime de la Restauration. En 1815, il se maria et quitta Lyon en 1818 pour la Provence. Revenu dans sa ville natale en 1823, il reprit la direction de l’École jusqu’en 1830. La Révolution de Juillet brisa sa carrière, il reparti avec toute sa famille pour la Provence.

  Quelques années après, Révoil sans fortune ni ressources d’aucune sorte, abandonné de tous, alla se confiner à Paris où il mourut le 19 mars 1842.

  En 1841 il débuta un tableau intitulé Pharamond élevé sur le pavois par les Francs (Huile sur toile - H. 1.44 L 1.87). La mort venant interrompre son travail, c'est Michel Phillibert Genod (1795 - 1862) qui l'acheva en 1845.

 

Revoil-Genod-Pharamond

 

  Pharamond fut longtemps considéré comme le premier roi Mérovingien. Ses qualités de roi des Francs et d'ancêtre mérovingien sont depuis rejetés par la critique historique, son historicité est également mise en doute. Il est maintenant considéré comme un ancêtre mythique des Mérovingiens.  (le tableau en grand ici)

  • En 455, Prosper d'Aquitaine (Prosper Tyro) écrit une Chronique de la Gaule. Une Revoil-Genod-Pharamond(détail)erreur de traduction d'une ancienne édition de sa chronique a fait croire qu'il parlait d'un personnage nommé Pharamond. On sait aujourd'hui que Prosper n'a jamais parlé de Pharamond.
  • En 592 dans son Histoire des Francs Grégoire de Tours nous parle pour la première fois d'un des Faramond historiques. Voici le passage en question : « C'est alors que décéda Ragnemond, évêque de Paris et tandis que son frère le prêtre Faramond briguait l'évêché, un certain Eusèbe, marchand syrien de race qui avait fait de nombreux présents, fut nommé à sa place... » (Livre 10, chapitre 26). L'événement se passe en 591.
  • Au début du VIIè siècle , un neustrien anonyme rédige une généalogie de rois francs. Il cite pour la première fois Pharamond : « On dit que le premier roi des Francs est Faramond. Faramond engendre Clenus et Clodion. Clodion engendre Clodebaud. Clodebaud engendre Clodéric. Clodéric engendre Clovis et Clodomir. Clovis engendre Childebert, Thierry et Clotaire. Clotaire engendre Gonthaire, Caribert, Gontran, Chramn et Sigebert. Sigebert engendre Childebert. Childebert engendre Thibert, Thierry et Chilpéric. Chilpéric engendre Clotaire ». Cette généalogie, remplie d'erreur, n'est pas retenue par la plupart des historiens contemporains.
  • En 727, le Liber Historae Francorum  : l'auteur, un moine de Saint-Denis résume les six premiers livres de Grégoire de Tours en ajoutant 21 informations. Pharamond est l'une de ces informations. L'auteur du Liber Historae Francorum ne connaît pas l'histoire du Vè siècle puisqu'il utilise comme unique source Grégoire de Tours. Il est donc fortement improbable qu'il découvre 300 ans après, un personnage de la généalogie des Mérovingiens alors que Grégoire lui-même n'a pas réussi avant lui.
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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 19:04

 

 Le baptême de Clovis


Désiré François Laugée
 


Technique : Huile
Support : Toile
Sujet : Peinture historique représentant le baptême de Clovis, roi des Francs
Date : 1870

Le baptême de Clovis par Désiré François Laugée

Dans la première composition, l’artiste a représenté Clovis au centre du bassin d’eau lustrale ; les pieds seuls sont immergés ; il se courbe selon la légende traditionnelle : « Mitis, depone colla, Sicamber ! » A sa gauche, Saint Rémy, la tête levée vers le ciel, reçoit de la main droite, la Sainte Ampoule que lui apporte la colombe ; un peu plus loin, les assistants de l’évêque ; à la droite du néophyte, Sainte Clotilde à genoux avec sa suite ; un peu en arrière, les leudes, les femmes, et au fond, sur une sorte de tribune qui domine le baptistère, les guerriers, les joueurs d’instruments, la foule. Au centre, un héros tient une bannière avec l’image de saint Martin. La scène est dominée par une gloire où siège le Christ entouré de quatre apôtres.

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 22:09

SAINTE CLOTILDE DISTRIBUANT DES SECOURS AUX MALADES

 

  Désiré François Laugée

 

  Sujet : Peinture religieuse représentant Clotilde faisant l'aumône

  Localisation : Église-Sainte-Clotilde (Paris)

  Date : Inconnue

 

cloti-maldes 

  Sainte Clotilde distribuant des secours aux malades :

  Peinture de Désiré François Laugée. Huile sur toile.

  Esquisse de la peinture réalisée dans l’église Sainte Clotilde à Paris. Collection privée.

    Cette peinture représente sainte Clotilde au sommet d’un perron dont les marches coupent diagonalement le tableau. Un dais protège la Reine, qui est debout ; d’une main elle puise l’argent dans un coffre, et de l’autre elle le distribue à des groupes d’hommes et de femmes qui gravissent les degrés. Au bas du perron est étendu sur un brancard un adolescent malade. Ceux qui l’ont apporté le soutiennent ou prient à ses pieds. Un vieux guerrier, vu de dos, présente un petit enfant à l’une des suivantes de la sainte.

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 19:05

  François Louis Hardy de Juinne dit Dejuinne est né en 1786 et est mort en 1844. Il est l'auteur de ce tableau intitulé : Clovis, roi des francs, réalisé en 1835. Ce tableau est une huile sur toile exposée au Musée de l'histoire de France situé au château de Versailles.

  clovis1

 La description du tableau


On trouve dans ce tableau certains insignes et ornements traditionnels de la royauté, appelés « regalia » :

• La couronne montre que le roi est empereur en son royaume selon la volonté de Dieu ; le peuple doit fidélité à la couronne.

• Le sceptre : celui qui le porte est désigné par Dieu pour guider les autres ; le roi guide l’ensemble de ses sujets.

• La fleur de Lys est un symbole de pureté, fleur de la Vierge Marie. Elle devient l’emblème des rois de France au XIIème siècle ; c’est Louis VII qui l’utilise comme symbole de la monarchie capétienne. Elle devient ensuite l’emblème de l’Etat à partir du XVème siècle.

• L’épée fait du roi le bras armé de l’Eglise ; elle porte le même nom que celle de Charlemagne « Joyeuse ».

• La cape est pourpre et dorée.

• L’aumônière : ce détail a été repris du Baptême de Clovis par Dejuinne ; elle ne devrait pas être visible puisqu’elle était fixée derrière la ceinture et ne pendait pas.

• Les couleurs dominantes : 4 couleurs dominent ce portrait, le bleu, le blanc, l’or et le pourpre.

  Les « regalia » symbolisent une longue histoire, un héritage, le caractère divin de la monarchie.



  Ce tableau est une commande de Louis-Philippe datant de septembre 1835. Cette effigie inaugure la salle consacrée aux rois de France. Pour réaliser le portrait de Clovis, Dejuinne s'est inspiré assez précisément de la dalle funéraire* du roi présentée à Saint-Denis, qui le montre en pied dans un accoutrement très proche de celui du tableau. Le peintre lui donne l’allure de l’empereur Charlemagne avec sa « barbe fleurie » et son épée. On retrouve cette iconographie dans les livres d’histoire illustrés du XIXème siècle.

* La dalle funéraire de Clovis a été réalisée tardivement, dans les années 1220-1230.

 Le roi mérovingien tient dans sa main gauche l’épée de Charlemagne, Charlemagne qui ne vit que trois siècles après lui. Clovis porte pratiquement la même tenue que Charlemagne : une tunique bleue de laquelle ressort une manche blanche et dorée, ainsi qu’une cape pourpre. Ce sont ces couleurs que l’on retrouve habituellement dans les portraits de rois. L’or symbolise le pouvoir et l’opulence. Le pourpre est, depuis l’Antiquité romaine, symbole de richesse, de pouvoir et de dignité suprême. Les manteaux des consuls romains étaient pourpres. Clovis incarne donc le premier roi français catholique mais également une continuité par rapport au pouvoir romain. L’opposition des couleurs du fond et de celles du roi accentue l’aspect surnaturel du roi. Ce portrait très frontal produit un effet saisissant sur le spectateur qui a le sentiment d’être fixé par le regard intense de Clovis. L’artiste a insisté sur le caractère autoritaire du roi guerrier grâce à qui « la monarchie des Francs, fondée par ses victoires, s’étendit de l’Escaut aux Pyrénées, et de l’Océan jusqu’à la limite du Rhin et du Rhône. »

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 18:17

 Évariste Vital Luminais est né à Nantes le 13 octobre 1821 et mort à Paris en 1896.

  Élève de Léon Coignet (1794-1865) et de Contant Troyon (1810-1865), il débuta sa carrière au Salon de 1843 comme peintre de genre. Il se consacra d'abord, non sans calcul, à des sujets rustiques, de mièvres scènes enfantines et surtout à des sujets de la vie bretonne avant de se spécialiser dans les sujets historiques rares, empruntés notamment aux légendes de l'ancienne Bretagne, au haut Moyen-Âge ou à la chouannerie. Sa prédilection, surtout à partir de la fin des années 1860, pour la mise en scène d'épisodes, souvent imaginaires, inspiré de la vie gauloise fit de lui le «peintre des Gaules».

  Durant la deuxième partie du XIXè siècle, la photographie se développe. Réaliste, moderne et pleine d'avenir celle-ci fait beaucoup de tort à la peinture, de nombreux ateliers que les amateurs de portrait ont déserté ferment. Puisque la peinture ne peut rivaliser en réalisme avec la photographie on imagine une autre façon de peindre. Pour imposer la peinture figurative qui finira par donner le grand n'importe quoi de l'art contemporain, il faut ringardiser la représentation du réel. Luminais n'échappe pas à la critique. Reconnu, honoré, décoré (il reçoit notamment la légion d'honneur en 1869) il essuie de vives critiques et moqueries de la part des partisans de la décadence artistique, dictateurs du "bon goût et de la bien pensance" qui hélas imposeront et imposent encore leur prétendu art en discréditant, voir en insultant leurs opposants.

  Indépendamment de la beauté indéniable de ses œuvres, son art illustre les louables efforts de la part des peintres d'histoire de la deuxième partie du siècle. Il constitue, en outre, un passionnant témoignage de l'élargissement de la quête des origines des Français et du domaine du patriotisme aux époques les plus reculées, auquel on assiste sous le Second Empire et surtout sous la IIIè Répuplique. À cet égard, Luminais tira un certain profit des progrès de l'archéologie dans la représentation de l'armement, des tenues et des casques de ses Gaulois. Après la sanglante défaite de 1870, l'histoire de la Gaule fournit volontiers, comme dans ce tableau, exposé au Salon de 1875 et acquis par la Société des amis des arts de Bordeaux, l'occasion d'exalter les qualités, particulièrement la bravoure de nos ancêtres, vertus censées préfigurer celles des Français "modernes". Le recours aux thèmes gaulois dans un but d'exaltation patriotique présentait, en outre, dans un pays qui s'orientait péniblement  vers l'adoption d'un modèle républicain, l'avantage de dispenser les peintres de traiter des sujets de l'histoire de France jugés compromettants parce que trop marqués par le christianismes ou rappelant les grandes heures de notre pays sous la monarchie.

  Au-delà de la réflexion sur la geste nationale, les deux Celtes portant braies et nattes tressées illustrent aussi le thème de l'homme primitif, tels les indiens d'Amérique (American natives) en communion avec la nature - incarnée de manière paradigmatique par la forêt - qui passionne artistes et hommes de lettres durant le dernier tiers du siècle.

Eclaireurs-gaulois

     ... À ce moment, on apercevait au loin des fumée d'incendie : cela ne permit plus de douter de l'approche des légions.

  Les Gaulois, mis au courant par leurs éclaireurs, lèvent le siège et marchent au-devant de César avec toutes leurs forces. Elles étaient d’environ soixante mille hommes. Cicéron, grâce à ce même Vertico dont il a été question plus haut, trouve un Gaulois qui se charge de porter une lettre à César ; il lui recommande d’aller avec précaution et diligence. Dans sa lettre, il explique que l’ennemi l’a quitté et a tourné toutes ses forces contre César. Le message est remis vers minuit : César en fait part à son armée et l’exhorte au combat. Le lendemain, au point du jour, il lève le camp, et il avait parcouru environ quatre milles quand il aperçoit les masses ennemies de l’autre côté d’une vallée où coulait un cours d’eau. C’était s’exposer à de grands périls que d’engager le combat sur un terrain défavorable avec une telle infériorité numérique ; de plus, puisqu’il savait Cicéron délivré du siège, il pouvait sans inquiétude ralentir son action : il fit donc halte ; il établit un camp fortifié en choisissant la meilleure position possible et, bien que ce camp fût déjà par lui-même de petites dimensions, puisqu’il était pour une troupe de sept mille hommes à peine, et, qui plus est, dépourvue de bagages, néanmoins il le resserre tant qu’il peut, en diminuant la largeur des rues, afin d’inspirer à l’ennemi le plus parfait mépris. En même temps, il envoie de tous côtés des éclaireurs rechercher par quel chemin il pourra franchir la vallée le plus commodément...

    - GUERRE DES GAULES - Livre V

 

  Evariste-Vital Luminais - Combat de Romains et de GauloisCombat de Romains et de Gaulois  - Musée des Beaux-Arts de Carcassonne

 

   La bataille du Sabis voit presque la disparition du peuple des Nerviens, et d'importantes pertes côté romain. Selon César, seuls 500 combattants belges survivent, sur les 60 000 au départ, et il accepte la soumission du reste de la population belge, qu'il autorise à retourner sur leurs terres

   César établit son camp sur une colline face à celui des Belges, séparés par la rivière Sabis. Il mène l'armée avec ses six légions vétérantes (les VII VIII, IX, X, XI et XII), les deux dernières levées protègent les bagages de l'armée qui suivent (les XIII et XIV). La cavalerie romaine, accompagnée par les frondeurs et les archers traversent la rivière et engagent le combat contre la cavalerie ennemie, qui recule. Pendant ce temps, César et ses six légions fortifient leur camp, et c'est alors que l'armée ennemie entière sort des bois et charge la cavalerie et l'infanterie légère romaine, qui sont mises en déroute. Dans leur élan, ils passent à leur tour la rivière pour attaquer les soldats en train de travailler sur le camp. Devant une telle situation, où l'ennemi tombe sur l'armée de César qui n'est pas prête, les lieutenants et les soldats réussissent à former quelques lignes avant le premier choc. Une grande partie des soldats n'est pas totalement équipée, faute de temps, et César et ses lieutenants parent au plus pressé, quelque peu dans le désordre, mais soutiennent le choc. Sur l'aile gauche de l'armée, les neuvième et dixième légions tombent sur les Atrebates à bout de souffle, et les repoussent promptement dans la rivière, perpétuant un massacre. Au centre, les huitième et onzième légions repoussent à leur tour l'ennemi, les Viromanduens, dans la rivière, laissant l'aile droite et le camp en position dangereuse. Le gros de l'armée, composé des Nerviens de Boduognatos, entoure les deux dernières des six légions de la première ligne et s'empare du camp romain, mettant en fuite les aides de camp, la cavalerie et l'infanterie légère déjà battues, ainsi que les troupes auxiliaires gauloises. César appelle alors les deux dernières légions, préposées aux bagages, et Titus Labienus, qui s'empare du camp ennemi avec les quatre légions victorieuses. Ce dernier en renvoie une, la dixième, sauver l'armée de César et prendre à revers l'armée ennemie. Celle-ci, entourée, ne lâche que peu de terrain et résiste jusqu'à la mort.  

(Appien d'Alexandrie - Celtique- et Dion Cassius - Histoire Romaine Livre XXXIX)

 

 Fuite d'un prisonnier gaulois  - Huile sur toile. Musée des Beaux-Arts de Mulhouse.

369px-Evariste-Vital Luminais - Fuite d%27un prisonnier gau 

 

 

 

  Dans les tableaux de Luminais, les Gaulois sont forts, téméraires, affrontant leurs adversaires torse nu, protégés par leurs seuls casques et boucliers.

 

  Les Gaulois prisonniers des Romains savent ce qui les attends : l'esclavage ou la mort. La fuite, quelque soit le danger est donc la seule issue

envisageable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   Gaulois en vue de Rome - huile sur toile Musée des Beaux-Arts de Nancy. 

800px-Evariste-Vital Luminais - Gaulois en vue de Rome

  En -390, les Gaulois Sénons se présentent devant la ville étrusque de Clusium (aujourd'hui Chuisi), qui est dans la sphère d’influence romaine. Rome envoie une ambassade, chargée d’offrir sa médiation. Mais les ambassadeurs violent la neutralité en intervenant les armes à la main contre les Gaulois, qui demandent réparation à Rome. Devant son refus, les Gaulois marchent sur la ville. L’armée romaine se porte à leur rencontre et prend position, en avant de Véies, près du ruisseau de l'Allia. Il n’y a pas de combat. Effrayées par les cris des Gaulois et déconcertées par leur impétuosité, les troupes romaines se débandent et cherchent précipitamment un abri à Rome ou dans les villes voisines.

  Les oies sacrées du Capitole auraient alors donné l'alerte, sauvant la ville d'une invasion menée par Brennus.

  Dès lors, le reste des soldats présents à Rome se barricada dans le Capitole, laissant femmes, vieillards et enfants dans la ville à la merci des « barbares » qui les massacrèrent sous leurs yeux. Les barricadés virent également les Gaulois incendier leurs temples.

Pendant la nuit, les assaillants tentèrent d'escalader incognito les murs de la citadelle, mais les oies sacrées de Junon les en empêchèrent en criant à qui mieux mieux. Un civil honorable, ancien consul de la ville, avertit alors les soldats romains qui repoussèrent les envahisseurs en les faisant tomber des murailles.

 Les Romains, affamés, demandèrent à Brennus de renvoyer ses troupes hors de la ville. Celui-ci accepta, mais leur demanda alors en échange une forte somme d'or.

La transaction eut donc lieu hors des murs de la cité : quelques poids furent posés sur une balance et, de l'autre côté, les Romains versèrent leur or, jusqu'à ce qu'ils découvrent qu'une épaisse plaque de plomb lestait l'un des plateaux de la machine. On cria à la supercherie et on demanda à Brennus de l'enlever immédiatement.

Celui-ci, hors de lui, jeta son épée sur les poids et hurla la phrase devenue désormais célèbre : « Vae Victis ! » (« Malheur aux vaincus ! »).

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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 01:01

  Voici un tableau de Théodore chassériau, né à (Saint Barbe de Samana) Saint-Domingue le 20 septembre 1819 et mort le 8 octobre 1856 à Paris.
    Peintre précoce et doué, Il entre à l'âge de 11 ans dans l'atelier de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Ingres témoigna de l’affection à son jeune élève à qui il prédisait qu’il serait «  le Napoléon de la peinture ». Chassériau combinera avec talent et succès les leçons de ses deux illustres maîtres. La pureté classique des lignes Ingresque, se teinte de la fougue romantique de Delacroix, son second maitre.

  Très tôt, vers le milieu des années 1830, Théophile Gautier s'intéresse à l'art de Chassériau. Il lui prête alors des "vies imaginaires" ou parle de "grâce étrange" pour tenter de rendre compte de l'univers particulier du peintre. En effet, Chassériau ne cesse de se jouer d'atmosphères trouble, étrange, équivoque et mystérieuse.

Théodore Chassériau était à son époque renommé pour ses portraits et ses scènes historiques, dont son Tepidarium à Pompéi (1853) exposé au Musée d'Orsay.


  Cette œuvre s'intitule Scène de bataille : guerrier gaulois à cheval.

guerrier-gaulois---cheval.jpg

  Petite analyse de l'œuvre

 "Le guerrier Gaulois à cheval" est une aquarelle de petit format (Haut. 32,6 - Larg. 42,6) conservée au Louvre.
  Une troupe de guerriers gaulois mênent une expédition meurtrière dans un village.
  Au premier plan, le cavalier s'apprête à frapper de sa hache[1] un homme désarmé qui s'élance à sa rencontre. Son cheval cabré nous permet d'entrevoir la soudaineté de l'attaque et la fureur des combats.
  La population, civile, est décimé. Une femme au pied du cheval tente d'en retenir une autre dont le gaulois s'est emparé et qu'il traîne ligotée à la croupe de sa monture.
  Les raids guerriers étaient très fréquents à cette époque et il n'est pas impossible que la population attaquée soit également Gauloise. Lors de ce genre de raid, pas de pitié. Les hommes sont impitoyablement massacrés, comme l'illustre les nombreux cadavres jonchant le sol ou la tête séparée de son corps que le gaulois à cheval tient dans sa main gauche; les jeunes femmes sont enlevées, et les enfants mâles arrachés à leur mère (second plan à gauche).

  Théodore Chassériau montre dans ce tableau des gaulois cruels et conquérants, loin de l'image habituelle de Vercingétorix digne mais vaincu se rendant à César, ou du gaulois blessé et à genoux. Les sources historiques de ce peintre provenaient principalement des récits de Jules César sur la guerre des Gaules, où le romain décrit généralement les gaulois de façon assez négative. Il est donc également tout à fait envisageable que la scène représentée sur ce tableau soit un épisode des attaques de guerriers gaulois contre Rome en 390 avant Jésus-Christ.

[1] Erreur du peintre, les guerriers gaulois n'utilisaient pas de hache



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