Très peu d’éléments antérieurs à la fondation de la ville romaine d’Arausio sont à ce jour inconnu. Le géographe strapontin évoque toutefois dans ces textes que la région était habitée par les Cavares. C’est aux dépens de ce peuple que sera établie la colonie romaine, en 35 av. J.-C. Les terres gauloises sont alors redistribuées à des soldats romains mutinés envoyés en Gaule comme colons : les vétérans de la IIème légion gallique. Suite aux nombreuses guerres civiles précédant cette période, la fondation de la colonie gallo-romaine instaure la paix et la fidélité des tribus gauloises envers l’empire romain.
Sous le règne d’Auguste, la ville d’Arausio s’est développée suivant le plan en damier partout adopté dans le monde romain. La ville s’est structurée à partir de deux axes perpendiculaires : du nord au sud, la ville était traversée par le cardo maximus et, d’est en ouest, par le decumanus maximus. Puis, avec un instrument d’arpentage, on délimitait des parcelles carrées de 710 m de côté (les centuries), elles-mêmes divisées en trois lots. Ce sont ces lots qui étaient attribués aux colons. Dans ce schéma urbain s’intégraient divers monuments et comme toute ville d’une certaine importance Orange avait plusieurs temples au pied de son capitole, un gymnase et des termes dont on ne connaît pas l’emplacement avec certitude. À l’ouest de la ville s’élevait un amphithéâtre que les archéologues ont identifié par ces vestiges. Hormis le temple tous ces édifices publics ont disparu.
Le temple.
Il mesurait 24 m sur 35 m et comportait une salle basse et un podium. La salle était entourée par une grande plate-forme dallée, qui supportait 30 autres colonnes plus larges et plus hautes. Pour parachever l’ensemble, un portique semi-circulaire composé de cinquante-deux colonnes encastrées entourait le temple. Des gradins du théâtre, on pouvait accéder au Capitole et au temple intermédiaire par une rampe d’accès encore visible à ce jour. On s’y rendait par un grand escalier et deux autres, plus petit, permettait de monter la colline conduisant au Capitole.
Une sorte de rue dallée, large de 7 m, séparait le temple du théâtre. Des passages permettaient de communiquer entre les deux édifices, en particulier par une entrée monumentale qui permettait l’accès au forum.
Étant donné l’état des vestiges de cet ensemble monumental, il est très difficile aujourd’hui de déterminer les fonctions des édifices. Les archéologues ont pensé autrefois qu’il s’agissait de restes d’un cirque ou d’un stade. Cette hypothèse, démesurée vu la taille de la ville, a été par la suite abandonnée. On suppose aujourd’hui que le théâtre, associé au temple, formaient un augusteum, ensemble consacré au culte impérial, vraisemblablement prolongé par un forum.
L’Arc de Triomphe.
Il reste à orange, avec le théâtre, un autre magnifique témoignage de la grandeur romaine : l’Arc de Triomphe. Édifiée sous l’empereur Tibère, c’est un monument commémoratif à la gloire des vétérans de la IIème légion gallique, fondateur de la ville.
Situés à l’extérieur des murs d’enceinte de la ville antique, sur la voie d’Agrippa, l’arc de triomphe marquait le passage de la campagne à la ville.
Haut de plus de 19,20 m il était semble-t-il surmonté d’imposantes statues. L’art que ce composé de trois passages voûtés : une grande arche au centre et deux petites de chaque côté. Chaque façade était richement décorée, de colonnes mais aussi de panneaux sculptés représentant des armes, des trophées ou encore des scènes de combat et des dépouilles navales.
L’arc fut ensuite abandonné jusqu’au XIIIe siècle où Raymond des Baux, prince d’Orange, s’en servit comme ouvrage de défense avancée.
Tout comme le théâtre, il fut restauré dès 1824, sous la direction de l’architecte A. Caristie.
Le cadastre.*
On ne pourrait évoquer la ville d’Orange sans parler de son cadastre romain. Les fouilles ont mis au jour plus de 400 fragments de marbre constituant trois cadastres, appelé A, B et C. On y trouve représentés les cours d’eau, les fossés, les chemins, les voies romaines ainsi que le quadrillage qui structure la ville. Une inscription découverte près des fragments exprimait la volonté de l’empereur Vespasien (60 - 79 après J.-C.) de remettre de l’ordre dans l’état des propriétés des colons de la IIème légion gallique. Cette motivation a sans doute initié l’élaboration de ce cadastre, unique en son genre.
* Tout savoir sur la cadastre d'Arausio ici
Source : Orange, Vaison-la-Romaine, Jacques Martin - Alex Evang. Collection Les voyages d'Alix