Cette mosaïque découverte à Bordeaux en 1876, rue Père-Louis-de-Jabrun, est composée de terre cuite, calcaire et de marbre et pourrait dater du VIè siècle.
Ce pavement de mosaïque de taille impressionnante ornait plutôt une galerie que la salle de réception d’une habitation urbaine (domus), car on a retrouvé en bordure d’un des longs côtés un aménagement avec une base de colonnes en marbre encore en place. Lors de sa découverte la mosaïque mesurait plus de 10 m de longueur, mais les mauvaises conditions de conservation (sols vaseux et instables) n’ont pas permis à l’époque d’en déposer l’intégralité. Elle se prolongeait encore considérablement au sud sous les maisons actuelles, non loin de l’extrémité du port antique qui pénétrait profondément dans la ville. De l’autre côté, au Nord, d’autres pavements de types très différents appartenant à la même demeure ont été découverts en 1973-1974 lors de fouilles sous l’îlot Saint-Christoly. On peut imaginer l’impression grandiose ressentie à l’époque par les visiteurs qui, fraîchement débarqués du port, s’arrêtaient chez ces riches propriétaires installés au cœur de la ville antique…
Le tapis de la mosaïque reprend une composition d’octogones entourés de carrés séparés entre par des losanges. Comme le reste du pavement, les interstices sont complets de motifs géométriques (pavés carrés, demi-roses, losanges et écoinçons) extrêmement colorés dont l’influence africaine se fait nettement sentir, notamment la Tunisie (station thermale antique de Djebel Oust). Les couleurs dominantes sont le blanc, le noir, le rouge, le jour de verre. Elle est encadrée d’une frise à dents de loups et terminée sur un côté par une élégante frise de rinceaux à feuilles de lierre, rare en Aquitaine.