Un personnel varié vivait de la navigation fluviale. Débardeurs, conducteurs de trains de bois flotté et haleurs appartenaient aux catégories les plus humbles. Les derniers surtout, qui s'attelaient aux cordages des bateaux et suaient sang et eau sur les mauvais sentiers doublant les voies d'eau. Il est à noter d'ailleurs qu'à l'époque gallo-romaine, seul les hommes tiraient les embarcations, du moins aucun document figuré représentant des animaux effectuant ce travail ne nous est-il encore parvenu.
La fonction exacte des utriclaires (utriclarii) demeure imprécise. Il devait fabriquer des outres utilisées non seulement pour transporter du vin et de l'huile mais aussi pour soutenir les radeaux. Si les utriclaires sont mentionnés dans les grands ports de Lyon, Arles et Narbonne, on les rencontre aussi à proximité de cours d'eau modestes où ils assuraient vraisemblablement un service purement local. À Cimiez, un patron de corporation d'utriclaires offre et dédie une statue de Mercure, affirmant ainsi son appartenance à la classe des notables.
Entrepreneurs de transports par radeaux et par bateaux à fond plat (rates), bateliers chargés de la conduite des embarcations et passeurs pour bacs, ressortissaient de la catégorie des ratiarii.
Les nautes, c'est à dire les bateliers, armateurs et entrepreneurs de navigation fluviale, jouaient un rôle prépondérant dans les relations commerciales en Gaule. Quand on sait que sous l'empereur Dioclétien (284-305), le transport par voie d'eau coûtait, selon la nature de la cargaison, cinq à dix fois moins cher que l'acheminement par la route, on mesure mieux toute la puissance de ces bateliers. Souvent investis de la charge de sévir augustal, les nautes s'enrichissent par le négoce. À Paris, sous le règne de Tibère (14-37), ils offrent un pilier «aux frais de la communauté».
Les inscriptions les mentionnant, particulièrement nombreuses à Lyon, attestent que la ville était bien le port fluvial majeur de toute la Gaule. À l'exception de Paris, les nautes s'affirment bateliers d'un fleuve ou d'une rivière bien précis. Ainsi sont connus les nautes de la Durance à Arles, les nautes de l'Ardèche - qui ont des places réservées à l'Amphitéâtre de Nîmes - les nautes de la Loire, de la Moselle, de l'Aar à Avenches, du Rhône et de la Saône à Lyon.