Troisième partie de l'article consacré aux dieux celtes. Première partie cliquez ici, deuxième partie cliquez là.
Apollon-Diancecht, le dieu médecin
Diancecht répond à la définition de César selon laquelle «Apollon éloigne les maladies». Selon Marcel Brasseur dans son ouvrage Les Celtes. Les dieux oubliés, le nom de Diancecht est originellement Dia an Cecht, le «dieu de la puissance». Ce nom qu'on peut aussi traduire par la formule «prise rapide», est une allusion à sa puissance magique. Cecht désigne la puissance celtique des origines - selon certaines généalogies, il est d'ailleurs le grand-père de Lug. Il distribue la vie et la répare si nécessaire, notamment grâce à la fontaine de Santé, une sorte de fontaine magique qui permet de ressusciter les morts.
En Gaule, on retrouve un certain Maponos dont la fonction correspond à celle de Diancecht, et au Pays de Galles, on l'appelle Mabon.
Unité, pluralité et postérité des divinités celtes
Chez les Celtes, le divin prend différente formes, comme l'indique la riche iconographie celtique des diversités. S'il est difficile de synthétiser l'ensemble des dieux vénérés par chaque tribu (certains étant qualifiés par des épithètes) on peut néanmoins parler d'une structure commune qui s'articule autour des trois fonctions (sacerdotale, guerrière et artisanale) régissant la société celtique dans son ensemble. De même, les divinités féminines sont toutes le reflet de la terre mère et incarnent la souveraineté sous tous ses aspects. Les Celtes, qui considéraient leur environnement comme sacré, se sont par ailleurs placés sous la protection de divinités ou d'esprits de la nature : ainsi en est-il d'Epona[1], la déesse gauloise qui protège les chevaux, ou de Cernunnos, le dieu de la forêt aux ramures de bois de cerf. Son iconographie comporte une soixantaine de représentations, Il est notamment représenté sur le chaudron de Gundestrup (récipient cultuel datant du IIè siècle avant J.C.) Son iconographie présente certaines caractéristiques.
Cernunnos sur le chaudron de Gundestrup
- Cernunnos porte le bijou emblématique des Gaulois, le torque , parfois autour du cou, accrochés à ses bois ou dans une de ses mains.
- Cernunnos est assis en tailleur, à la manière « bouddhique ». Cette posture est traditionnelle des dieux et des héros celtes, représentés en tailleur.
- Cernunnos tient un sac de pièces qu’il répand ou un panier plein de nourriture, deux représentations de l’abondance.
- Cernunnos est parfois tricéphale ou à trois visages comme dans la stèle aux trois divinités découverte en 1973 aux Bolards, en Côte d'Or.
- Cernunnos est tantôt représenté jeune et imberbe, tantôt comme un vieillard à la barbe fournie.
- Cernunnos est parfois entouré d’animaux, ce qui pourrait en faire un Maître du règne animal. Le serpent à tête de bélier lui est souvent associé. Ce serpent à tête "criocéphale" bénéficiait d'une grande popularité dans toute l'Europe celtique et en Gaule, illustrant l'unité culturelle réalisée par les Celtes au terme de leur expansion. On le retrouve dans les Alpes italiennes, sur les gravues rupestres du Val Camonica dès le IVèsiècle, sur le chaudron de Gundestrup, sur les monnaies des Séquanes et des Boiens de Bohême.
La représentation de Cernunnos, dieu mi-humain, mi-animal, cesse apparemment au IIesiècle de notre ère. Rome, devenue maîtresse des Gaules, s'est empressée d'assimiler toutes ces divinités pour se les approprier. Aujourd'hui, elles survivent dans la toponymie, la sculpture et la mythologie.
[1] Epona : http://dossierstorique.over-blog.com/article-la-deesse-epona-60289580.html
Sources : Religion et Histoire N° 34 - Anne Lombard-Jourdan, Alexis Charniguet, Cernunnos, dieu Cerf des Gaulois, éd. Larousse