I/ INTRODUCTION.
La bataille de -57 contre les cités belges révoltées, a été placée par le Commandant Stoffel à Mauchamp, vers 1862, parce qu’on y avait découvert un camp romain, et parce que l’archéologie et les recherches de géographie historique n’en étaient alors qu’à leurs débuts.
Cette implantation ne résiste pas, après les travaux plus récents d’Auguste Longnon et de nombreux historiens, à l’observation du terrain, et aux parallèles que l’on peut établir aujourd’hui, entre les récits anciens et la région de Berry-au-Bac.
Nos recherches permettent de proposer un site, au sud du «Chemin des Dames», sur la colline du fort de Condé, dont les caractéristiques historiques, géologiques et topographiques, répondent parfaitement aux détails des textes, et aux impératifs militaires de cet affrontement.
II/ LES TEXTES.
(...) « Les Belges qui habitaient près du Rhin, en nombreuses tribus mélangées (?) et s'étendaient jusqu'à l'océan en face de la Bretagne, bien qu'ils eussent été jusque-là en paix avec les Romains, ou du moins n'aient rien tenté contre eux, considérant désormais les succès de César et craignant aussi qu'il ne marchât contre eux, se réunirent, et, à l'unanimité, à l'exception des Rèmes, établirent des plans contre les Romains et constituèrent une coalition à la tête de laquelle ils mirent Galba.
César en fut informé par les Rèmes et il installa des postes pour les surveiller, et ensuite il mit son camp au bord de la rivière de l'Aisne où il concentra ses troupes et les maintint. Pourtant il ne se risqua pas à se rapprocher des ennemis jusqu'à ce que, par mépris pour lui et le croyant effrayé, ils entreprirent d'occuper le pont et de mettre fin à l'acheminement de céréales que ses alliés lui faisaient parvenir. Il fut informé à l'avance par des déserteurs de ce qui se préparait : pendant la nuit il envoya contre les ennemis les troupes légères et la cavalerie et celles-ci tombèrent par surprise sur les barbares et en massacrèrent beaucoup, si bien que la nuit suivante ils se replièrent tous chez eux d'autant plus qu'ils avaient appris que les Héduens les avaient envahis.
César comprit ce qui se passait, mais dans son ignorance du terrain, il ne prit pas le risque de les poursuivre tout de suite. À l'aube, cependant, prenant la cavalerie et donnant l'ordre à l'infanterie de le suivre, il les rejoignit, et comme ils lui offraient la bataille - le croyant accompagné de la seule cavalerie - il gagna du temps jusqu'à l'arrivée de l'infanterie. Ainsi, avec son armée tout entière, il les enveloppa, en massacra le plus grand nombre et reçut la soumission des autres. Puis il s'empara de nombre de leurs villes, les unes sans combat, les autres de vive force...»
Dion Cassus (XXXIX, 1 & 2)
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