Conquise (50av. J.C.), puis réorganisée (27-12 av. J.C.) par Rome, la Gaule n'abrite en principe pas de garnisons romaines régulières pendant le Haut-Empire.
La défense de la nouvelle province dépend d'une troupe d'environ 1000 hommes, basés à Lyon, et de l'intervention de détachements de huit légions stationnées sur le Rhin, notamment à Strasbourg.
Les découvertes des archéologues prouvent cependant que l'armée romaine était présente sur le sol de la Gaule pour diverses raisons : passage des troupes engagées dans la conquête de la Germanie et de la Bretagne insulaire (Boulogne, Gesoriacum, est le camp de base pour la conquête de la Bretagne à partir de 43 ap. J.C.), répression des troubles internes (en 21, 68, 186, etc...), construction, entretien et surveillance des axes routiers importants, exploitation des mines et domaines de l'État.
Au Haut-Empire, l'armée est une armée de métier[1], permanente, composée principalement de deux corps.
Les légions, trente environs, uniquement composées de citoyens romains. Et les corps auxiliaires où pouvaient servir les pérégrins (les "non-citoyens" libres).
• Légion : 5 à 6 000 hommes
_ Infanterie lourde - durée du service : 20 ans - citoyens romains
_ Légion : 10 cohortes
_ Cohorte : 6 centuries
_ Centurie : 80 hommes
• Corps auxiliaires : Cavalerie et infanterie - durée du service 25 ans - pérégrins
À l'issue du service, un diplôme de citoyenneté romaine était octroyée au pérégrins.
L'équipement du fantassin est plus complet, et donc plus lourd (25 kg) que celui du cavalier (10 kg). Il comprend : une épée courte, une cuirasse et un bouclier.
Le cavalier est armé d'une épée, et d'une lance légère, d'un casque, d'une cuirasse, d'un bouclier et parfois d'une masse d'arme, d'une fronde ou d'un arc.
Pour les actes de bravoure, et selon son rang, le combattant reçoit des décorations :
Les Romains ont d'excellentes méthodes pour inciter les jeunes soldats à braver le danger. Lorsque au cours d'un engagement, certains se sont distingués par leur belle conduite, le général rassemble les troupes et fait avancer les hommes qui ont fait preuve d'une valeur exceptionnelle; il commence par célébrer les exploits de chacun, en évoquant également, s'il y a lieu, telle autre action remarquable qu'il a accomplie dans le passé. Puis il distribue des récompenses : une lance d'honneur à celui qui a blessé un ennemi; une patère (coupe à boire) au fantassin qui en a tué un autre et l'a dépouillé de ses armes, ou une phalère (ornement de métal) s'il s'agit d'un cavalier. Ces récompenses ne sont décernés que si le soldat ennemi a été blessé ou dépouillé non au cours d'une bataille rangée ou d'une prise d'une ville, mais au cours d'escarmouches ou d'autres engagements dans lesquels, bien qu'il ne fût nullement forcé d'engager un combat au corps-à-corps, son vainqueur s'est de son plein gré jeté dans la lutte.
Aux hommes qui au cours d'un assaut donné à une ville, sont arrivés les premiers en haut de la muraille, c'est une couronne d'or qui est décernée.
La vie du légionnaire romain n'était pas de tout repos, un homme pouvait couvrir 5 km par heure, barda sur le dos, dix minutes de repos étaient accordées puis il repartait, cela cinq à sept heures par jour.
Un tel effort nécessitait une alimentation suffisamment riche et reconstituante.
En manœuvre, une fois le campement dressé, le cuisinier de la troupe servait l'habituelle bouillie d'orge, de blé et de froment, quelques fayots et bien sûr, l'inévitable posca, ce vinaigre coupé d'eau qui faisait office de vin. S'il le jugeait nécessaire, il distribuait du pain.
Heureusement, les légions ne passaient pas tout leur temps à se déplacer, ce qui donnait l'occasion à l'intendance de se procurer des légumes, des fruits, ou des œufs. Et si, par chance le cuisinier dégotte du miel, alors pour le plus grand plaisir de la troupe, il préparera une omelette au miel sauvage :
L'omelette au miel sauvage | |
Pour 4 personnes 4 œufs 10 cl de lait 1 cuil. à soupe d'huile d'olive 3 cuil. à soupe de miel Quelques épices | 1. Dans un bol battre les œufs et le lait, et la cuillerée d'huile d'olive, jusqu'à ce que le mélange devienne bien mousseux. 2. Graisser la poêle avec le reste d'huile d'olive. 3. Verser le mélange dans la poêle chaude, mais pas trop. 4. Lorsque l'omelette est bien prise, la retourner sur un plat rond. 5. Verser le miel préalablement chauffé dans une casserole. Mettre les épices. Servir chaud. |
Bien que disposant de peu de temps libre, les légionnaires aimaient s'adonner au jeu. Aux osselets, bien sûr, mais surtout aux dés, aux multiples facettes, aux numérotations insolites, à tenon ou encore percés.
Le jeu de latroncule était également un jeu très apprécié des soldats. Il se jouait sur des grilles gravées à même la pierre ou le sol ou encore dessiné sur un morceau de tissu. En guise de pions, des cailloux de couleurs étaient utilisées.
Aucune règle écrite ne nous est parvenu. Ce jeu de réflexion à connotation militaire dont le nom vient du latin "latrones" (mercenaires) était pratiqué dans une bonne partie de l’Empire romain et connaissait sans doute de nombreuses variantes[2]. Les plateaux eux-mêmes avaient un nombre de cases variables, le 8X8 étant le plus fréquent, mais le principe du jeu restait partout identique.
Le légionnaire romain aura donc donné à l'Empire vingt à vingt-cinq ans de sa vie, puis rendu à la vie civile, il rentrera chez lui ou s'installera..... en Gaule.
[1] Les armées romaines : http://www.theatrum-belli.com/archive/2007/09/02/polybe-les-institutions-militaires-des-romains.html
http://www.theatrum-belli.com/archive/2008/06/23/le-miracle-romain-l-armee.html#more
[2] Pour jouer au latroncule : http://arnaud.jacquemot.free.fr/article.php3?id_article=22