À partir de la Conquête en -52, les Romains contribuent à développer en Narbonnaise un important vignoble.
Avec l’intensification des échanges maritimes et terrestres, deux produits deviennent emblématiques du commerce méditerranéen : l’huile et le vin.
Au Ier siècle de notre ère, un grand changement intervient : les Gaulois de Narbonnaise obtiennent l’autorisation de planter et de cultiver la vigne. Les Allobroges mettent au point de nouveaux cépages, adaptés aux hivers vigoureux, puis les Bituriges Vivisques créent à Bordeaux une variété résistant à la pluie et au vent. La culture de la vigne s’étend sur toutes les provinces de la Gaule, jusqu’en Normandie.
Crise de surproduction ? Décision politique ? Un décret de Domitien formulé en 92 de notre ère ordonne l’arrachage de la moitié des plants dans les provinces romaines.... Le décret, impopulaire, ne sera pas appliqué rigoureusement et la vigne continuera de progresser en Gaule, jusqu’aux frontières de l’Empire, sur le Rhin.
Le IIe siècle marque l’apogée de la production de vin en Gaule, avant qu’une nouvelle crise n’entraîne l’abandon progressif des domaines et la perte des vignobles, que les guerres finissent de ravager. La viticulture ne disparaît toutefois pas complètement du territoire, puisque la production de vin est toujours attestée au Ve siècle.
1_ Plantations de vigne et production de vin dans la villa de Champs Chalatras (Puy-de-Dôme)
2_ La viticulture antique du Gasquinoy, Béziers (Hérault)
3_ La villa viticole du Haut-Empire de Saint-Georges-des-Coteaux (Charente Maritime)
4_ La viticulture de la moyenne vallée de l’Hérault pendant le Haut-Empire : les parcelles
6_ La viticulture de la moyenne vallée de l’Hérault pendant le Haut-Empire : les fermes
7_ La viticulture de la moyenne vallée de l’Hérault pendant le Haut-Empire : les amphores
8_ De la pourpre au vin, la villa du Pladreau à Piriac-sur-Mer (Loire-Atlantique)
9_ Le vignoble antique de Gevrey-Chambertin (Côte-d’Or)
10_ Le domaine antique du Petit Clos à Perpignan (Pyrénées-Orientales)
Au Ier siècle, les Romains accordent la citoyenneté aux Allobroges, dont la capitale est Vienne, ainsi que le droit de planter et d’exploiter la vigne. Le cépage Vitis allobrogica, encore appelé Vitis picata, serait né à ce moment-là. Résistant aux hivers rigoureux, il donne un vin célèbre jusqu’à Rome et réputé pour son goût de poix, que Pline l’Ancien évoque dans son Histoire naturelle.
Cependant, de nos jours, aucune trace archéologique n’a prouvé la présence de cette vigne dans les environs de Vienne ; aucun vestige d’exploitation viticole ni toponyme ne permet d’identifier le lieu de production. Et pour comble de malchance, les nombreuses amphores mises au jour dans la région contenaient toutes... de l’huile d’olive.
Les sources écrites, dont une inscription découverte à Aix-les-Bains mentionnant la donation d’une vigne, existent bel et bien. Certains historiens de l’œnologie émettent dorénavant l’hypothèse que ce mystérieux « allobrogique » pourrait être rapproché du cépage de mondeuse, cultivé traditionnellement en Savoie, et que les Allobroges auraient fait commerce d’un vin produit non pas autour de Vienne mais dans leur arrière-pays, sur les coteaux du Dauphiné.
Lycurgue, roi de Thrace, frappé de folie par Dionysos et assailli par Ambrosia transformée en rinceaux de vigne, dernier quart du IIe siècle de notre ère, mosaïque de Sainte-Colombe-les-Vienne.
Musée gallo-romain de Saint-Romain-en Gal, Vienne.