Voici un tableau de Théodore chassériau, né à (Saint Barbe de Samana) Saint-Domingue le 20 septembre 1819 et mort le 8 octobre 1856 à Paris.
Peintre précoce et doué, Il entre à l'âge de 11 ans dans l'atelier de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Ingres témoigna de l’affection à son jeune élève à qui il prédisait qu’il serait « le Napoléon de la peinture ». Chassériau combinera avec talent et succès les leçons de ses deux illustres maîtres. La pureté classique des lignes Ingresque, se teinte de la fougue romantique de Delacroix, son second maitre.
Très tôt, vers le milieu des années 1830, Théophile Gautier s'intéresse à l'art de Chassériau. Il lui prête alors des "vies imaginaires" ou parle de "grâce étrange" pour tenter de rendre compte de l'univers particulier du peintre. En effet, Chassériau ne cesse de se jouer d'atmosphères trouble, étrange, équivoque et mystérieuse.
Théodore Chassériau était à son époque renommé pour ses portraits et ses scènes historiques, dont son Tepidarium à Pompéi (1853) exposé au Musée d'Orsay.
Cette œuvre s'intitule Scène de bataille : guerrier gaulois à cheval.
Petite analyse de l'œuvre
"Le guerrier Gaulois à cheval" est une aquarelle de petit format (Haut. 32,6 - Larg. 42,6) conservée au Louvre.
Une troupe de guerriers gaulois mênent une expédition meurtrière dans un village.
Au premier plan, le cavalier s'apprête à frapper de sa hache[1] un homme désarmé qui s'élance à sa rencontre. Son cheval cabré nous permet d'entrevoir la soudaineté de l'attaque et la fureur des combats.
La population, civile, est décimé. Une femme au pied du cheval tente d'en retenir une autre dont le gaulois s'est emparé et qu'il traîne ligotée à la croupe de sa monture.
Les raids guerriers étaient très fréquents à cette époque et il n'est pas impossible que la population attaquée soit également Gauloise. Lors de ce genre de raid, pas de pitié. Les hommes sont impitoyablement massacrés, comme l'illustre les nombreux cadavres jonchant le sol ou la tête séparée de son corps que le gaulois à cheval tient dans sa main gauche; les jeunes femmes sont enlevées, et les enfants mâles arrachés à leur mère (second plan à gauche).
Théodore Chassériau montre dans ce tableau des gaulois cruels et conquérants, loin de l'image habituelle de Vercingétorix digne mais vaincu se rendant à César, ou du gaulois blessé et à genoux. Les sources historiques de ce peintre provenaient principalement des récits de Jules César sur la guerre des Gaules, où le romain décrit généralement les gaulois de façon assez négative. Il est donc également tout à fait envisageable que la scène représentée sur ce tableau soit un épisode des attaques de guerriers gaulois contre Rome en 390 avant Jésus-Christ.
[1] Erreur du peintre, les guerriers gaulois n'utilisaient pas de hache