«[Les Gaulois] estiment que la religion ne permet pas de confier à l'écriture (...) l'enseignement [des druides], alors que pour tout le reste, pour les comptes publics et privés, ils se servent de l'alphabet grec.»
César, La Guerre des Gaules, VI, XIV, 3
L'emploi de l'écriture dans toute l'aire celtique est lié au développement de la société pré-urbaine ou urbaine ; toutefois, pour répondre à leur besoin, les Celtes n'inventèrent pas une écriture originale, mais ils adoptèrent les écritures des peuples avec lesquels ils étaient en relation : les écritures étrusque, grecque, ibérique et altine, toutes dérivées du modèle phénicien ; ce n'est que tardivement qu'ils élaborèrent dans l'île de Bretagne un système original, appelé écriyure oghamique.
Tablette celtique en plomb, Ier siècle avant Jésus Christ provenant du Châtelet-de-Gouzon (Haute-Marne) musée du Louvre
_ L’inscription fait référence au dieu Ouniorix, comme on peut le lire sur la première ligne et au début de la deuxième (« DEO OVNIORIGI ») : il devait s’agir d’une divinité locale, peut-être liée au monde des enfers. | _ Cette dédicace adressée au dieu Ouniorix est gravée à coup de petits points sur une tablette en plomb haute de 4,90 cm et large de 7,60 cm. | _ La langue latine fut la dernière à être adoptée par les Celtes, mais elle connue la plus grande expansion géographique, étant utilisée aussi bien dans l’Europe entre-orientale qu’en Gaule, en Ibérie et dans l’île de Bretagne. |
_ Cette inscription est une dédicace à la divinité, comme l’indique la formule finale : « EX VOTO », qui signifie littéralement « à la suite d’un vœu » et qui est habituellement apposée sur un objet offert à une divinité pour s’assurer son intervention ou pour l’en remercier. | _ La langue et l’alphabet de cette inscription sont latins : les plus anciens témoignages de l’emploie de l’écriture latine en milieu celtique semble dater de la première moitié du Ier siècle av. J.C. |
Source : Roberto Gianadda, Guide des arts, Les Celtes, les Germains, les Vikings - éd. Hazan