Bien que le statut juridique de la femme mérovingienne ne la dispose pas à jouer un grand rôle, en tient en réalité une place importante dans la société. Légalement, la femme est considérée comme une mineure protégée par le mundium (protection qu’un homme puissant étend sur un faible : le père sur son enfant, le mari sur sa femme, le roi sur les veuves…) de son mari. Celui qui se marie rachète le mundium paternel par le witimon et acquière ainsi l’autorité sur sa future femme. Après cet achat plus ou moins symbolique, le mari peut donner à sa femme une dotation en biens mobiliers ou en terres. Devenue veuve, elle peut l’utiliser librement. De plus la femme mariée reçoit de son mari le morgengrabe, c’est-à-dire le don du matin remit le lendemain de la première nuit de noce. Il est considéré comme le prix de la virginité.
Le mariage légal (munthehe) est assez proche du mariage romain. Il est précédé par les fiançailles (desponsatio), cérémonie durant laquelle le mari dote sa future épouse. Il existe une autre forme d’union, le friedelehe ou concubinage, considéré comme un mariage sans desponsatio ni dotatio.
Selon la loi salique, la femme n’hérite pas des alleux (terre en pleine propriété, qui se transmet de père en fils ; principalement parce que ces terres étant située en limite de frontières, il était préférable que leurs propriétaires soient capable de les défendre par les armes). Pourtant, dans le Formulaire de Marculf (II, 12) un père rappelle que les filles peuvent hériter comme un fils.
Les femmes dirigent la maison et même le royaume pendant la minorité de leur fils (Bathilde, Brunehaut). Certaines reines ont été des femmes très énergiques (Frédégonde). L’Eglise, qui n’était pas favorable à ce que les femmes prennent le pouvoir, a cherché à défendre la femme et s’est élevé contre le mariage non consensuel et les rapts de filles, qui étaient une forme de mariage relativement courante dans le monde mérovingien.
Source : Dictionnaire des Francs, Les Temps Mérovingiens. Pierre Riché -