Les colonies juives sont importantes dans les villes de la Gaule « romaine » (Arles, Marseille, Uzès, Clermont), elles y exercent des fonctions commerciales. Elles sont protégées par les lois romaines.
Nous trouvons également des juifs en Gaule du Nord et Grégoire de Tours nous signale à plusieurs reprises leur présence. Le juif Priscus est médecin de Chimpéric, il refuse d'être converti et est tué par un juif récemment converti.
En 582, Chilpéric fait baptiser plusieurs juifs, ce qui est dans son esprit non pas un acte malveillant mais au contraire un acte de charité.
L'évêque de Clermont Avit en 576 demande au juifs sans que l'on sache précisément pour quels raisons, ou de se convertir ou d'émigrer à Marseille. Fortunat consacre un poème (Carm., V, 5) à cet événement. Cela dit il ne faut pas croire que les baptêmes forcés soient la loi. L'évêque Sulpice de Bourges réussit à convertir les juifs par la douceur. Grégoire le Grand reproche aux évêques Virgiles d'Arles et Théodore de Marseille en 591 d'amener les juifs au baptême par la force plutôt que par la prédication. Il suggère d'organiser des sermons à l'intention des juifs (Epist., I, 45). Dans une autre lettre il demande à la reine Brunehaut d'éviter que les juifs possèdent des esclaves chrétiens (Epist., IX, 213).
Au VIIe siècle le Pseudo-Frédégaire nous dit que l'empereur byzanthin Héraclius écrivit à Dagobert pour lui demander d'obliger tous les juifs à accepter le baptême. Cette information ne trouve aucun écho dans les sources occidentales, ce qui laisse à penser que cette demande ne fut pas pris en considération.
Source : Dictionnaire des Francs, Les temps mérovingiens Pierre Riché éd. Bartillat