Dans plusieurs cimetières mérovingiens de l'Est de la France, on a mis au jour des squelettes dont le crâne avait été déformé artificiellement et offrait un profil caractéristique en «pain de sucre» plus ou moins marqué.
Obtenues en comprimant le crâne à l'aide de bandelette depuis la petite enfance, de telles déformations paraissent avoir surtout concerné des femmes et dater du tout début de la période mérovingienne. Du fait de sa localisation significative, on a mis à juste titre en relation cette coutume avec l'implantation des Burgondes en Sapaudia (Jura suisse et français). On sait en effet que la déformation crânienne était largement pratiqué à l'époque des Grandes Invasions par les populations asiatiques de la steppe ainsi que par alliés germaniques. Il est donc vraisemblable que des Burgondes, qui étaient au contacte des Huns à l'époque de leur premier royaume de Worms aient pu leur emprunter alors cette coutume. Cette hypothèse est corroborée par un taux inhabituellement élevé des prolongements radiculaires de l'émail dentaire (comme à Monnet-la-ville dans le Jura) dans plusieurs cimetières de Burgondie, indice de métissages avec des populations asiatiques.
Source : Dictionnaire des Francs - Pierre Riché