François Louis Hardy de Juinne dit Dejuinne est né en 1786 et est mort en 1844. Il est l'auteur de ce tableau intitulé : Clovis, roi des francs, réalisé en 1835. Ce tableau est une huile sur toile exposée au Musée de l'histoire de France situé au château de Versailles.
La description du tableau
On trouve dans ce tableau certains insignes et ornements traditionnels de la royauté, appelés « regalia » :
• La couronne montre que le roi est empereur en son royaume selon la volonté de Dieu ; le peuple doit fidélité à la couronne.
• Le sceptre : celui qui le porte est désigné par Dieu pour guider les autres ; le roi guide l’ensemble de ses sujets.
• La fleur de Lys est un symbole de pureté, fleur de la Vierge Marie. Elle devient l’emblème des rois de France au XIIème siècle ; c’est Louis VII qui l’utilise comme symbole de la monarchie capétienne. Elle devient ensuite l’emblème de l’Etat à partir du XVème siècle.
• L’épée fait du roi le bras armé de l’Eglise ; elle porte le même nom que celle de Charlemagne « Joyeuse ».
• La cape est pourpre et dorée.
• L’aumônière : ce détail a été repris du Baptême de Clovis par Dejuinne ; elle ne devrait pas être visible puisqu’elle était fixée derrière la ceinture et ne pendait pas.
• Les couleurs dominantes : 4 couleurs dominent ce portrait, le bleu, le blanc, l’or et le pourpre.
Les « regalia » symbolisent une longue histoire, un héritage, le caractère divin de la monarchie.
Ce tableau est une commande de Louis-Philippe datant de septembre 1835. Cette effigie inaugure la salle consacrée aux rois de France. Pour réaliser le portrait de Clovis, Dejuinne s'est inspiré assez précisément de la dalle funéraire* du roi présentée à Saint-Denis, qui le montre en pied dans un accoutrement très proche de celui du tableau. Le peintre lui donne l’allure de l’empereur Charlemagne avec sa « barbe fleurie » et son épée. On retrouve cette iconographie dans les livres d’histoire illustrés du XIXème siècle.
* La dalle funéraire de Clovis a été réalisée tardivement, dans les années 1220-1230.
Le roi mérovingien tient dans sa main gauche l’épée de Charlemagne, Charlemagne qui ne vit que trois siècles après lui. Clovis porte pratiquement la même tenue que Charlemagne : une tunique bleue de laquelle ressort une manche blanche et dorée, ainsi qu’une cape pourpre. Ce sont ces couleurs que l’on retrouve habituellement dans les portraits de rois. L’or symbolise le pouvoir et l’opulence. Le pourpre est, depuis l’Antiquité romaine, symbole de richesse, de pouvoir et de dignité suprême. Les manteaux des consuls romains étaient pourpres. Clovis incarne donc le premier roi français catholique mais également une continuité par rapport au pouvoir romain. L’opposition des couleurs du fond et de celles du roi accentue l’aspect surnaturel du roi. Ce portrait très frontal produit un effet saisissant sur le spectateur qui a le sentiment d’être fixé par le regard intense de Clovis. L’artiste a insisté sur le caractère autoritaire du roi guerrier grâce à qui « la monarchie des Francs, fondée par ses victoires, s’étendit de l’Escaut aux Pyrénées, et de l’Océan jusqu’à la limite du Rhin et du Rhône. »