Le musée Sainte-Croix de Poitiers propose au public de découvrir un choix de tombes gallo-romaines exhumées au cours des dernières décennies dans la régions Poitou-Charentes et datées du Ier siècle avant notre ère au IVe de celle-ci.
Mettant en vis-à-vis la tradition locale (tombes abritant un riche mobilier funéraire mais non indiquées au sol) et la tradition romaine (monuments funéraires fastueusement décorés), cette exposition à la muséographie soignée entend présenter les rites funéraires des populations de l'époque et, plus largement, leur mode de vie. Les multiples objets retrouvés dans les tombes (vaisselles, armes, un service à vin avec des amphores vinaires, un service de libation, objets de toilette, tissus et vêtements, statuettes, etc.) offrent en effet un bel aperçu de la vie quotidienne de ceux qui ont été ensevelis.
La sépulture d'un Gaulois de Saint-Georges-lès-Baillargeaux, figure dans cette exposition, mais les clous de la visite sont sans doute la présentation du riche dépôt du cénotaphe aristocratique d'Antan, daté du Ier siècle, et les exceptionelles tombes des «dames de Naintré» (IVe siècle) mises au jours en 1998 dans un état de conservation extraordinaire dû à l'étanchéité préservée des cercueils de plomb inclus dans les sarcophages en pierre.
Non loin des deux sarcophages, une vitrine recèle d'objets rares comme cette fine sculpture représentant le visage de jeune prince ou cette fragile bouteille de verre gravée, ornée de génies ailés. Deux exemples parmi les riches objets déposés dans la tombe d'une enfant de l'aristocratie locale, décédée à l'âge de dix ans.
Au centre de la vitrine consacrée à la riche vaisselle trouvée sur le site funéraire de l'Houmeau (Charente-Maritime), c'est finalement une petite céramique qui révèle le sens énigmatique du titre de l'exposition. « Amor » est figuré en pointillé sur cet objet initialement placé près d'un défunt. « L'amour est plus fort que la mort », explique Anne Bénéteau-Péan, directrice des musées de Poitiers, en éclairant le public sur le choix de ce titre poétique, symbole de la permanence du sentiment au-delà de la mort à travers les siècles.
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