L’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) nous l’affirme : les Gallo-Romains buvaient déjà du Gevrey-Chambertin. Des traces de plantations de vignes datant de l’époque gallo-romaine (Ier siècle) ont en effet été découvertes au printemps dernier pour la première fois en Bourgogne, sur le territoire du célèbre cru. Plus de 300 fosses rectangulaires de 90 à 130 cm de longueur sur un peu moins de 60 cm de largeur, alignées en 26 rangs particulièrement espacés et entourées d’un fossé périphérique, ont été mises au jour dans cette région, située à 12 km de Dijon. L’alignement et la forme des fosses sont « semblables à ce que l’on retrouve sur les sites d’autres vignes gallo-romaines », découvertes dans le sud de la France, en région parisienne et en Angleterre, précise le texte.
Par ailleurs, beaucoup de fosses sont partagées en deux compartiments par un petit bourrelet de terre, suivant en cela les préconisations de Pline l’Ancien et de Columelle, auteurs latins du Ier siècle de notre ère, pour que les deux plants de vigne « ne s’enlacent pas mutuellement ». Enfin, certaines fosses, plus petites et moins profondes, auraient « servi au provignage », une technique ancienne de multiplication de la vigne. Ces vestiges ont été trouvés au lieu-dit « Au-dessus de Bergis », où près de 12 000 m2 ont été fouillés avant l’agrandissement d’une zone pavillonnaire sur la commune de Gevrey-Chambertin. Les fosses, entourées de vestiges archéologiques de la même période – villas, habitats, mausolées, sépultures –, « confirment l’intérêt, dès l’Antiquité, pour la vigne et le vin dans la région », souligne l’INRAP.